DE 01 AU 05 ANS A MAROUA DU 08 AU 12 JUILLET 2024
La formation permanente des prêtres tient aux évêques de la Province Ecclésiastique de Garoua. C’est dans ce cadre qu’ils organisent chaque année une session de formation des jeunes prêtres. Cette année, elle a eu lieu du 0_ au 11 juillet 2024 au Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua
Thème : La spiritualité du prêtre
Première journée : mardi 9 juillet 2024
Introduction par Mgr Nicolas NGARTOLNAN vicaire générale du diocèse de Yagoua
Le contexte de la session de formation des jeunes prêtres de 01 à 05 ans de la Province Ecclésiastique de Garoua cette année allant du 08 au 11 juillet 2024 est une réponse au grand besoin de l’Église formulés dans Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis : « Quant aux prêtres qui exercent leur ministère depuis plus ou moins longtemps, ils semblent souffrir aujourd’hui d’une dispersion excessive dans des activités pastorales toujours plus nombreuses. Face aux difficultés de la société et de la culture contemporaine, ils se sentent obligés de repenser leur style de vie et les priorités de leurs engagements pastoraux, alors qu’ils éprouvent toujours plus la nécessité d’une formation permanente. »
En plus, il semble aujourd’hui que, beaucoup imaginent la vie de prêtre comme faite de saints renoncements, de couteux engagement et d’austères prières, vagabondant entre l’église et le presbytère. On le pense déjà un peu éthéré, toujours sage, souvent mystique, et bien sûr dépourvu de tout élan d’affectivité ou de critique. Il se pose ici un double problème : besoin de repenser le style de vie et les engagements pastoraux des prêtres et celui de l’identité de prêtre. C’est en dépit de ces problèmes que les évêques de la province ecclésiastique de Garoua ont émis la dernière fois le souhait que la formation des jeunes prêtres soit axée sur cinq modules. Le premier module qui constitue le thème pour cette année est : La spiritualité du prêtre. Il va de soi que cette formation entend répondre à des objectifs particuliers qui se formulent désormais en défis pour l’Église. Ainsi cette formation vise :
- Repenser le style de vie des jeunes prêtres et leurs priorités des engagements pastoraux
- Redécouvrir l’identité des prêtres
- Renforcer la spiritualité des prêtres
Pour répondre à ces objectifs, les formateurs ont usé d’une méthodologie axée sur les enseignements en sa et les travaux en carrefour.
Prise de Parole de l’animateur, Le père Raymond NANI, Omi.
Tout d’abord, ce fut le moment de la présentation des jeunes prêtres diocésains et religieux présents formant un effectif de 39 personnes provenant des quatre diocèses que constitue la province ecclésiastique de Garoua. Et le Père Raymond NANI, avant même d’amorcer le thème proprement dit, a rappelé sa joie de venir pour cette formation dans la maison où lui-même a été formé. Il dit d’emblée que sa prise de parole ne sera pas une conférence systématique, mais un partage d’expériences vécues durant des années dans la vigne du Seigneur.
EXPOSE DU PÈRE RAYMOND NANI
Beaucoup d’entre nous ont exploré la Spiritualité et chacun à sa manière. Bien que cette quête reste individuelle (nous avons tous notre propre définition de la Spiritualité), en fait elle est d’esprit collectif. Car, la Spiritualité dans l’esprit des gens est synonyme de recherche de sens, de but et de direction dans la vie.
Les gens sont attirés par la Spiritualité et se lancent dans leurs voyages spirituels pour différentes raisons. De manière générale, il y a plusieurs raisons principales à cela.
- La curiosité au niveau de la dimension spirituelle : Cela comprend la recherche de réponses aux questions les plus profondes de la vie telles que – quel est le but de la vie, d’où suis-je venu et où allons-nous après la mort?
- Face à un problème dans la vie : les problèmes insurmontables dans la vie sont souvent un catalyseur pour que les gens recherchent une réponse à leurs problèmes au-delà de la compétence de la science moderne. Cela comprend l’approche d’un astrologue, d’un médium ou d’un saint homme.
- Intéressé par la guérison spirituelle : La capacité de guérir en canalisant les énergies subtiles est un art qui se poursuit depuis des millénaires.
- Intéressé par l’amélioration de la personnalité : Vouloir être une meilleure personne peut conduire à la Spiritualité et à un mode de vie plus spirituel.
- Vouloir grandir spirituellement : Certains d’entre nous ont un besoin inné de grandir spirituellement et n’ont pas besoin d’un catalyseur pour nous pousser vers la Spiritualité.
Pour ceux qui recherchent le sens de la Spiritualité, il existe de nombreuses publications sur le Web. Cependant, cela présente un autre problème car on peut se demander ce qu’il faut choisir comme définition précise.
La Spiritualité contient toute la connaissance et la mémoire du passé, du présent et du futur, du début à la fin de l’Univers.
La Spiritualité et le but de la vie
Le plus important objectif de la vie est de grandir spirituellement.
- Développement de la spiritualité
Comme des êtres spirituels, il y a deux aspects à relever : ce qu’il faut savoir et ce qu’il faut faire. La première, c’est que Dieu désire de nous : l’aimer, obéir à sa Parole, ce que nous sommes pour lui, le culte à lui rendre par toute notre vie, la manifestation de son amour et sa providence pour nous ses enfants (1Jn 3, 1 ; Mt 6, 25-26). Dieu nous corrige pour que nous marchions sur ses voies ; il veut que nous soyons semblables à lui. Deuxièmement, ce que nous devons faire : se soumettre à Dieu (1P 5, 5-6) et reconnaître sa souveraineté, rechercher sa volonté en toute chose, s’efforcer à le connaître, à connaître ses volontés et ses voies. C’est Jésus qui appelle et demande de chercher le Royaume de Dieu et sa justice dans les choses pratiques. Le prêtre se rend disponible pour Dieu.
- Quelle est la mission de Prêtre ?
Le prêtre travaille pour les gens au nom de Dieu. Son rôle est d’être prêtre ; rendre Jésus présent au milieu d’hommes. Le jour de son ordination une double mission lui est confiée : annoncer le Christ partout et agir en son nom. C’est ce que fait le prêtre dans l’évangélisation et la célébration des sacrements. Ceci demande au prêtre de se configurer au Christ à la suite des apôtres qui étaient totalement adonnés au service de Dieu et des hommes. Pour ce fait, il faut une connaissance du Christ, se conformer à lui jusqu’à devenir un autre Jésus alter Christus.
Le prêtre est un homme crucifié dans le Christ. La croix fait partie de notre vie comme prêtre. Tout prêtre porte en lui un idéal qu’il se bat tant bien que mal à vivre. Le piège est souvent de ne pas accepter dans cet idéal nos vulnérabilités, nos failles et limites ; Souvent, on s’en ferme sur nous-mêmes. Le prêtre est établi pour le sacrifice. C’est pourquoi, dès l’ordination, le prêtre offre le sacrifice de messe au côté de l’évêque qui l’initie dans ses balbutiements à prononcer les paroles mystérieuses.
Si le prêtre se considère lui-même il ne peut dire qu’il n’est rien. Mais par la grâce de Dieu, le prêtre est digne d’offrir devant Dieu t les hommes le sacrifice de messe, de célébrer les sacrements. Le 19 juin 2009, le pape Benoît XVI ouvrait l’année dédiée aux prêtres pour leur renouvellement intérieur dans le sacerdoce sous le guide du saint curé d’Ars. Il invitait à revenir sur le fondement de l’agir du prêtre. En effet, le prêtre trouve son identité dans l’unique sacerdoce du Christ, souverain prêtre Éternel, paradigme du sacerdoce chrétien. Tout le sacerdoce du Christ est l’expression de son lien filial avec le Père, un sacerdoce théocentrique, tourné vers le Père dans la prière et le silence.
- A quoi consiste la spiritualité de prêtre ?
La spiritualité du prêtre est une profonde relation d’amitié avec Jésus qui appelle à lui (Mc 3, 13). Jésus a une prééminence sur tout dans vie de prêtre. La garantie de la fécondité du ministère plonge ses racines dans une profonde vie intérieure. Pour relever les défis et les exigences du temps, le prêtre doit compter sur la grâce de Dieu sans laquelle, même le plan pastoral le mieux élaboré serait voué à l’échec. Le prêtre est par conséquent impliqué dans l’engagement de l’Église pour l’évangélisation, partant de notre foi. Le moment est donc venu de renouveler notre foi en Jésus qui le même en tout temps (He 13, 8).
Qui s’appuie sur Dieu est un prêtre débout et solide (Jn 15, 16). Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ce qu’on aime. Le prêtre devrait agir dans la communion avec Dieu (1Co 9, 19-23). Le prêtre doit s’équiper de l’humilité et de la miséricorde. Il est appelé à devenir un héraut de référence. Il vit la joie intime que Jésus lui a donnée. Ce n’est pas vous qui m’aviez choisi mais c’est moi qui vous ai choisi.
- Défi particulier pour le ministère sacerdotal et pastoral
La mission de prêtre doit agir avec promptitude pour répondre à ce défi. Il est indispensable que le prêtre soit un homme de paix et de prière. Pour ce fait, il doit éviter tout ce qui est dans sa vie provoque tiédeur, froideur ou adhésion partielle à la doctrine et aux normes de l’Église. La relation et le dialogue avec le Christ est fondamental. La prière n’est pas une chose marginale, mais la fonction du prêtre. C’est une profession pour le prêtre de prier. Jésus même nous donne l’exemple que notre vie doit être permanemment une connexion à Dieu.
Travail en carrefour
Question : Que fait un prêtre pendant la journée ?
Ce qui ressort en général, c’est que les jours ne se ressemblent pas. Toutefois, pour une fécondité dans l’action pastorale et une profonde relation avec le Christ, la nécessité d’une planification se pose. Ceci permet de mieux organiser les activités principales, laissant place aux imprévus. Le prêtre doit avoir un temps pour être en contact prolongé avec l’Écriture, pour faire la Lectio Divina. Dans 1Tim 4, 12-13, Paul exhorte Timothée à proclamer la Parole, à la méditer. Elle doit modeler notre intelligence ; elle est source de sagesse pour les échanges et les accompagnements. Le sacerdoce est l’expression de l’amour de Dieu pour les hommes. Le prêtre est un alter Christus, et dans les célébrations, un Ipse Christus. L’exigence d’une profonde amitié se pose.
Mercredi, 10 juillet 2024
- La sanctification du prêtre par les sacrements
- L’Eucharistie
La célébration quotidienne et du dimanche en particulier est important. La préparation à ce mystère y est de même puisqu’il est le sommet de vie chrétien. Le prêtre ne célèbre pas seulement pour les fidèles mais aussi pour soi-même. En ce sens, le prêtre doit se laisser évangéliser par sa propre prédication. Cela suppose un cœur disposé. Tous les détails comptent dans la célébration eucharistique. C’est donc une rencontre d’amour.et comme nous le savons une telle rencontre se prépare.
Tout y est présent dans l’eucharistie : il ne faut jamais la bâcler l’eucharistie puis qu’elle est principale dans la vie. Jamais une messe expédiée en vitesse. La messe est pour l’honneur de Dieu, par amour pour le Christ et fidélité pour l’Église. La préparation à ce saint Mystère nécessite des moyens qui intègrent plusieurs aspects : les ornements, les linges, la tenue du prêtre qui ne doit devenir source de distraction pour les fidèles. Une célébration routinière enlèvera à coup sûr le caractère de la messe comme rencontre nuptiale entre le Christ et son Église.
L’eucharistie est votre tout. Qu’elle devienne chaque jour davantage votre tout, le cœur même de votre ministère. La messe est un rite sacrée encadrée par des normes. Le devoir de prêtre le plus élémentaire est de respecter les normes les plus communes. Célébrer avec une profonde et vrai dévotion. Ne faites rien qui attire excessivement l’attention sur vous-même, car l’attention des fidèles doit se porter sur le Christ. Il n fau jamais bâcler la messe et que l’eucharistie devienne chaque jour le cœur e la vie même du ministère du prêtre. Il ne faut jamais omettre une partie de la messe sous prétexte qu’on est pressé. Par contre, si l’on est tenu par le temps, on peut choisir de faire des homélies très courtes pour permettre de respecter toutes les rubriques de la messe.
- La sanctification du prêtre par la célébration du sacrement de réconciliation
Il faut donner aux fidèles l’occasion de s’approcher du sacrement de la réconciliation. L’un de nos soucis pastoraux seraient de donner à nos frères et sœurs le gout de se confesser. Célébrer ce sacrement avec dévotion exige du confesseur de présenter d’avance à Dieu les pénitents inconnus qui pourraient venir se confesser. En cette matière, le prêtre doit éviter de donner l’impression qu’il y a plus important à faire. La sagesse pastorale prescrite consiste à inviter le pénitent à un autre opportun pour permettre une écoute plus attentive.
Il y a aussi des attitudes à éviter lors du déroulement de ce sacrement. L’un d’elles consiste à poser des questions dans le but de satisfaire sa curiosité. Les questions tolérables sont celles qui visent à s’éclairer dans le but de mieux conseiller le pénitent. Il est tout de même recommandé de faire une petite direction spirituelle lorsque le pénitent présente un problème en sollicitant une aide particulière. Autrement, on peut dire au pénitent de prendre un rendez-vous pour un accompagnement spirituel. De façon sommaire, la pratique du sacrement de la réconciliation doit se dérouler dans un climat qui respecte la dignité du pénitent. C’est dans ce sens que le Pape Jean Paul II en 1983 à Lourdes recommandait à tous ceux qui exercent ce ministère de favoriser deux éléments principaux : la prise de conscience du péché et la prise de conscience de l’amour de Dieu.
De ce fait, la confession ne doit pas se transformer en une humiliation. Le Pape François à son tour souhaite vivement que la confession ne devient une occasion de torture psychologique des pénitents. Au contraire, elle doit être une rencontre avec la tendresse de Jésus. Le confesseur doit cependant éviter de banaliser le péché en prononçant un discours visant à minimiser la gravité d’une faute. A ce niveau, le confesseur doit se rappeler qu’il n’est pas là pour faire un distinguo entre péchés véniels et péchés mortels, même s’il faut admettre qu’il y a des circonstances atténuantes. En ce qui concerne l’absolution des péchés particulièrement graves le prêtre peut opter de différer l’absolution, le temps d’accompagner le pénitent dans les exercices qui vont lui permettre de recevoir la grâce du sacrement avec un cœur vraiment contrit.
- La sanctification du prêtre par la liturgie des heures
Le prêtre, dès l’ordination diaconale, prête sa voix à l’Église pour offrir le cri de l’humanité au Christ qui continue d’intercéder pour tous les hommes. Ceci étant, pour exercer ce ministère avec efficacité, le prêtre doit d’une part entrer dans l’esprit des psaumes et d’autres parts dans le sens de la liturgie des heures en tant que moment e sanctification de la journée dans ses diverses séquences. Il appartient à chaque équipe pastoral d’organiser le moment de dire ces offices.  L’idéal serait de les dire en communauté tout au moins les Laudes et les Vêpres. En principe, lorsque la charge pastorale d’un prêtre le lui permet, il doit s’acquitter des Laudes, du Milieu du jour, des Vêpres et s Complies. La possibilité d’associer les fidèles ne doit pas être exclue.
- La sanctification par le ministère pastoral
En fonction de ce qui se présente à lui comme sollicitation pastorale, le prêtre doit se fixer des priorités lorsque le temps ne lui permet pas de couvrir toutes ces sollicitations. Il accordera ainsi une place de choix à l’attention à donner à ses confrères ainsi que les rencontres zonales et autres. Il doit avoir le souci pour la Caritas paroissial. Dans son ministère pastoral, le prêtre doit éviter de se sous-estimer. Il a toujours à donner et en donnant, il recevra aussi. La pastorale doit s’enraciner dans la prière. Plus il y a à faire, plus il faut prier. Marie doit avoir une place privilégiée dans la vie du prêtre. Comme Marie nous a donné Jésus, la mission du prêtre est de donner le Christ au monde.
Jeudi, 11 juillet 2024
- Les exigences spirituelles particulières
Les exigences spirituelles dans la vie du prêtre sont les principales valeurs évangéliques. En premiers positions, nous avons l’humilité et l’obéissance. Dans les évangiles, le Christ est toujours tourné vers son Père (Jn4, 34 ; 8, 29 ; Rm 5, 19, Ph2, 6). L’obéissance est une spiritualité de la volonté de Dieu ; et l’humilité conduit à cette obéissance qui consiste à vouloir ce que Dieu veut. Il est à bannir l’esprit de carriérisme, mais avoir une disponibilité intérieure qui fait rechercher la volonté de celui qui appelle. Il faut accueillir avec joie et l’esprit de foi les conseils ou ordres du pape ou des évêques.
L’autre exigence est la chasteté. La pratique de la continence et de la chasteté parfaite en vue de royaume est recommandée par le Seigneur (Mt 19, 12). L’Église la tient en haut estime comme une grâce qui conduit à l’amour total de Dieu et du prochain (1Co 7, 32-34). Aussi, la pauvreté sacerdotale à la suite du Christ doit conduire à distinguer les biens personnels de ceux ecclésiaux. Ceci demande la sobriété, la générosité et la bonté. Embrasser la pauvreté nous rend disponible et serviable comme le Christ. La seule richesse du prêtre est Jésus Christ, tout le reste n’est que moyens au service de Jésus.
- Le Saint Curé d’Ars, figure de la sainteté sacerdotale
Ce qui impressionne le Peuple de Dieu dans la vie du Curé d’Ars (1786-1819), ce n’est pas tant les sacrifices que la fidélité au Seigneur et au ministère pastoral. D’abord patron des prêtres de France en 1905 puis des curés en 1929, il est patron de tous les prêtres.
- Sa Spiritualité personnelle
Cet homme attaché à la pauvreté de cœur au sens évangélique comme celui qui attendait tout du Seigneur vivait en demandant tout au Seigneur. Dans cette pauvreté humaine, matérielle, intellectuelle et culturelle, il a su tout offrir au Seigneur qui l’a faite fructifier en grâce. C’est une démarche d’abandon et de foi comme la Vierge Marie qui lui a permis de tout recevoir de Dieu. Il ne se croit rien, il accueille et reconnait tout venant Dieu. Il accepte et oriente tout vers le Seigneur. Le désire du ciel l’a façonné et modelé sa pastorale. Du désir du ciel, naît une profonde intimité avec Dieu. La grande consolation est l’union avec Dieu dans la prière où il puise sa force, son désir et sa vocation. L’Eucharistie est sa nourriture, le sommet de sa journée, la clé de sa pastorale. L’épreuve, les critiques, les dénonciations n’ont jamais détruit sa douceur. Il a su convertir cela en lieu de sanctification.
- Son zèle apostolique
Son secret est de tout donner et de ne rien garder comme la Trinité. Le Père se donne au Fils, le Fils se donne au Père, et du don, jaillit l’Esprit Saint qui est totalement don. Le don, l’amour et la responsabilité sont fondamentaux. Dans sa prédication, le Curé d’Ars vise à éduquer et à former ses brebis. Les sacrements sont comme canal de grâce.
- Son entourage
Son entourage a joué tant bien que mal à faire rayonner la sainteté de ce curé d la campagne. Il y a la communion des saints avec en tête la Vierge Marie, et certains saints particuliers comme Jean Baptiste et Philomène. Il y a aussi se parents, surtout sa maman qui a profondément influencé sa vie. Il y a aussi l’influence des paroissiens, ses confrères et des supérieurs évêques. Dieu se sert de tout pour faire grandir les saints.
- Partage d’expérience de l’Abbé Ioannes Kaladzavaï sur la spiritualité du prêtre
Le pôle de la spiritualité du prêtre est le Christ. C’est le travail du Saint Esprit qui produit dans le prêtre le Christ, le comportement du Christ. L’Esprit Saint est l’acteur de la christification du prêtre. Celui-ci devient alors un homme mangé dans la pastorale. Il se donne par amour pour le Christ au peuple de Dieu. Le prêtre fait ce que le Christ fait. Par son ministère, Dieu sauve son peuple. Il se dégage une nécessité de la fraternité sacerdotale pour un bon témoignage évangélique. Cette charité pastorale se fonde sur le don total de soi. Comme jeune prêtre, il faut la patience. Il faut aussi sortir de la peur de mal faire. Il faut redécouvrir et vivre les vertus de célibat et d’obéissance.
Abbé Luc LEGONE